Ce(ux) qui reste(nt)

Ce travail a été initié afin de répondre au manque de prise en compte du décès par le service public et la société civile. Les objets et dispositifs, au-delà de réponses fonctionnelles, ouvrent sur des champs symboliques et émotionnels. Ces propositions tentent de laisser à chacun la possibilité de projeter ses propres références culturelles.  La logique d’accompagnement demande d’être attentif à une succession de gestes et de détails, qu’il faut simplifier sans faire disparaître :

- la facilitation des démarches administratives par le biais d’un dossier remis en mairie, spécifiant les différentes démarches à accomplir, en leur aménageant un territoire symbolique : Un dossier, remis en même temps que la récupération de l'acte de décès en mairie, spécifie et regroupe les différentes démarches à accomplir. Il propose un accompagnement fonctionnel et de par sa forme, les couleurs, et les éléments graphiques qui le composent, tente de ménager une dimension et un territoire symbolique à la réalisation des démarches, acte important en terme de reconnaissance administrative mais aussi sociale.

-la requalification des espaces des salles municipales pour une cérémonie d’hommage s'incarnant dans trois objets lisibles, et faciles à mettre en œuvre par le personnel de mairie : un tapis, un habillage de chaise, et un paravent : Le tapis redonne une polarité à ces espaces qui n'en ont souvent pas. Ses proportions et sa forme proposent différentes manières de composer l'espace alentour et ce qui se passe en son centre. C'est l'espace d'hommage, de prise de parole, et de dernier adieu au défunt. Plus l'on va vers son centre où se trouve le défunt, plus l'on va vers des tons clairs. Ainsi par le motif, il suggère un volume qui s'élève et une zone de lumière.

L'habillage de chaise donne au mobilier présent une autre dimension que sa stricte fonction d'assise : celui de l'accueil, de l'enveloppe, du confort. Il accueille les proches du défunt et participe à l'expression d'une dimension sociale. Les pans sur les côtés peuvent s'ouvrir pour aménager des assises collectives, pour aménager l'être ensemble dans un moment où l'on se soutient.

Un paravent enveloppe l'espace afin de souligner l'unicité de ce moment en regard de l'activité extérieure, modifie la perception du lieu en terme de lumière et d'acoustique. Pour évoquer la notion de passage et d'étape, son jeu de latte vrillé change la perception que l'on en a lorsqu'on entre ou l'on quitte la cérémonie, lors des moments d'écoute dans l'assistance, ou de prise de parole face à elle.

Ce projet n’est pas encore entré en phase de production. Les phases de recherche, de formalisation et de prototypage, en amont de la finalisation du scenario et des prototypes finaux, s’appuient sur des rencontres avec les parties prenantes concernées, des visites de lieux existants et l’observation de contextes réels, en vue d’une faisabilité, une production et d’une implantation potentielle future.

Aujourd’hui, Ce(ux) qui reste(nt) demeure encore au stade de scénario. Celui d’un accompagnement, par l'acteur public, des personnes confrontées au décès d'un de leur proche.