EkoKook
- Faltazi lab
Une population avait décidé de prendre son avenir en main. Soucieuse de réduire son empreinte écologique au maximum, elle avait adopté, au fil des années 2010, des dispositifs efficients pour produire de l’énergie dans la maison, mais aussi pour réduire sa consommation et sa production de déchets.
Les concepts de symbiose industrielle étaient depuis quelque temps à l’honneur, il s’agissait de les appliquer aussi à la maison. Fonctionnant en cycles fermés, chaque déchet devait être une nouvelle ressource, chaque goutte d’eau captée par le toit être mise à profit au lieu de partir directement à l’égout, chaque watt éolien et solaire produit par la maison valorisé sur place.
Peu à peu, la maison de M. Tout-le-Monde, qui s’appuyait totalement sur les énergies fossiles – charbon, dérivés du pétrole, mazout, gasoil (…) – devint plus autonome.
Les différents usages qui gravitaient autour d’une consommation énergétique immatérielle comme l’électricité furent rénovés par l’hybridation des sources d’énergie.
Les déchets, qui auparavant étaient incinérés à prix fort pour la collectivité et produisaient leur lot de mâchefers, dispersaient leurs toxiques dans l’environnement, furent enfin l’objet d’une taxation au poids qui encouragea leur tri.
Pour cela, ces « habitants-consom’acteurs » avaient opté pour des comportements d’activisme écologique.
Dès lors qu’une action était possible à leur niveau, ils s’en saisissaient, bricolaient un nouveau dispositif, créaient un nouvel usage et le faisaient savoir.
Nous sommes en 2010
Ekokook s’intègre dans une démarche de projet de recherche prospective globale sur l’éco-habitat : le Faltazi Lab. Nous souhaitons répondre à la question du mode d’intégration de projets écologiques dans la maison. Comment peut-on réhabiliter le parc d’habitation existant sans pour autant attendre son renouvellement complet ? La réponse réside dans le second œuvre : composants ou constituants de la maison (portes, fenêtres, équipements...), produits industriellement, qui peuvent être réalisés en série et changés simplement.
Nous questionnons les surfaces intermédiaires entre habitat et ressources extérieures. Chaque mur, chaque balcon, chaque fenêtre, chaque porte, chaque volet peut être le support d’une écogreffe. Chaque composant, en interaction avec les réseaux extérieurs (siphon, poubelle...) peut être « augmenté » afin de produire de l’écobénéfice. L’air, l’eau, le vent ou encore le soleil qui atteignent le logement doivent être pensés comme des ressources rares. Chaque fluide doit être capté et réutilisé avant de rejoindre les réseaux extérieurs. Progressivement, la somme de ces écobénéfices modifiera notre empreinte environnementale.